La Thaïlande

Il nous en aura fallu du temps pour atteindre la Thaïlande ! 150 kilomètres effectués à bord d'un van en 9 heures (crevaison comprise). Nous vous laissons donc imaginer l'état chaotique de la route. Le franchissement de la frontière se fait sans difficulté... Au revoir Cambodge, "sawasdee" Thaïlande !!!

La Thaïlande constitue une véritable mosaïque ethnolinguistique et culturelle (thaïs, khmers, malais, chinois et nombreuses autres tribus montagnardes du Nord...). Les Thaïs du centre ou Siamois ont su, au fil de leur expansion, imposer leur autorité en douceur,de sorte qu'aucune des minorités nationales ne remet aujourd'hui en question l'appartenance à ce pays. Avec ses 514 000 km², la Thaïlande occupe le centre de la partie continentale de l'Asie du Sud Est, se logeant entre la Birmanie, le Laos, le Cambodge et la Malaisie. Le territoire de l'ancien Siam rassemble à lui seul les montagnes et les forêts de la Birmanie et du Laos, les plateaux du Cambodge, le sable blanc, les cocotiers et les fonds coralliens des plages d'Indonésie jusqu'aux rizières et grandes formations karstiques du Vietnam. Autant de paysages qui nous rappellerons nos précédentes découvertes et nous donnerons un avant-goût des prochaines. Avec ses 62 millions d'habitants et un taux d'alphabétisation de 95 %, la Thaïlande possède l'un des plus hauts niveaux d'éducation de l'Asie du Sud-Est. Les fondements de l'économie sont l'agriculture, l'extraction minière et l'industrie mécanique. Notons également que la Thaïlande produit 80% de la production mondiale de caoutchouc. Quant au régime politique, c'est une monarchie constitutionnelle à tendance autoritaire. 95% de la population est bouddhiste, ce qui en fait le plus important pays bouddhiste.

Nous décidons de rejoindre Bangkok depuis la frontière cambodgienne en longeant la cote sud-est thaïlandaise. Le contraste avec les routes défoncées parcourues au Cambodge est saisissant. Nous circulons essentiellement au milieu de forêts d'hévéa (arbre à caoutchouc) sur des nationales remarquablement asphaltées et possédant une large bande réservée aux deux-roues. Seuls les chiens rencontrés sur la route nous auront mis la pression. Dans ce cas-là, une seule solution : crier tout en accélérant !!! Mais heureusement, les bords de route sont également ornés de beaux étals de fruits où l'on peut s'arrêter déguster de succulents fruits (ananas, noix de coco, bananes, papayes...) pour une somme dérisoire, sans compter ceux que l'on nous offre.

Comparée à ses voisins, le développement de la Thaïlande est un impressionnant règne de l'ultralibéralisme où tout est lié à l'argent et au pouvoir d'achat. Société de consommation grandissante, se calquant sur le modèle américain. L'obésité (visible chez les jeunes enfants) en est un signe : génération Coca, PlayStation... L'effort physique se cantonnant au démarrage électrique du scooter (y compris pour de courts trajets). Il est en revanche un point commun avec nous, Français : la cuisine. Primordiale dans la culture thaïlandaise. De manière générale, nous nous sommes régalés en Asie mais en Thaïlande, nous avons particulièrement savourés : poulet à la noix de coco et la "lemon grass" (citronnelle), soupe épicée aux crevettes, papaya salade, pâtes thaïlandaises....Les marchés regorgent de mets tous plus alléchants les uns que les autres. Ici, comme partout en Asie, on mange dans la rue ou dans les marchés. Un vrai régal pour les cyclistes affamés que nous sommes, la plupart du temps.

Après 5 étapes et 500 km de plus au compteur, nous arrivons à Bangkok chez Laurent (un ami expatrié français) qui nous accueille très généreusement dans son magnifique appartement avec piscine en plein centre ville. Quel luxe pour nous, après avoir dormi dans un hôtel de passe lors d'une étape où Magali améliore son record de distance (150 kilomètres) et où l'hôtelier nous demande si l'on désire louer son taudis pour 2 ou 3h... L'arrivée dans Bangkok en vélo restera une expérience mémorable. Une fois dans la ville, il faudra 2 heures pour rejoindre le domicile de Laurent, au milieu des embouteillages. La dernière étape s'étant déroulée le long d'autoroutes et d'échangeurs sur plus de 80 kilomètres.

Bangkok est une ville gigantesque regorgeant de circulation (8km/h de moyenne) où les motards et cyclistes ne sont pas considérés. Ici, le permis de conduire est factice. Quant aux feux de signalisation, ils peuvent s'éterniser au-delà de 10 minutes. Bien que propre, il y règne une pollution certaine. Nous profitons ainsi de cette halte pour récupérer et visiter durant quelques jours les nombreuses attractions qu'offre cette capitale. Ce sera également l'occasion pour nos vélos de se refaire une beauté !!! Capitale tentaculaire depuis 1782, Bangkok ne dévoile pas ses attraits au premier abord. La seule perspective que nous avons eu en arrivant est une jungle de buildings jaillissant ça et là. La construction de voies aériennes (pour tenter d'aérer la circulation) a créé une ville à deux niveaux sur d'interminables kilomètres. Nous n'étions vraiment plus habitués à une telle grandeur et une si grande agitation. Au départ, cela paraît un peu oppressant mais au fil des heures, nous apprécions davantage cette cité d'eau. C'est donc le long du Chao Phraya, "fleuve des rois", que nous allons partir à la découverte de cette métropole asiatique. Aussi nous nous baladerons à Chinatown, quartier chinois authentique; nous visiterons la maison de Jim Thompson (architecte new-yorkais), endroit idéal pour admirer l'authentique architecture intérieure thaïlandaise. Nous nous régalons également lors des visites du Wat Phra Kaew, également appelé temple du bouddha d'émeraude ou encore du Wat Pho, le plus ancien et le plus vaste de Bangkok où réside le plus grand bouddha couché. Ainsi, un soir, alors que nous dînions dans un resto français où nous savourons notre premier verre de vin depuis notre départ, nous faisons la connaissance de Jean-Michel (un expatrié français) qui nous invite avec une grande gentillesse dans son resort situe sur l'île de Koh Jum (entre Koh Lanta et Koh Phi Phi, sur la mer d'Andaman). Nous acceptons avec grand plaisir ce beau cadeau qui nous est offert. D'autant plus qu'un peu de plage ne nous fera pas de mal après les 500 nouveaux kilomètres en vélo qui s'annoncent...

A présent, plein cap sur le Sud où nous découvrons en cours de route les marchés flottants: De nombreux canoës en bois (chargés de fruits et légumes multicolores) dirigés par des femmes coiffées d'un haut chapeau en bambou, se croisent le long des canaux. Comme tout beau spectacle traditionnel, celui-ci attire de plus en plus de touristes, lui ôtant un peu de son charme. Mais cela reste une belle ballade où l'on a pu observer un varan de plus d'un mètre. Puis nous voguons vers l'île de Ko Tao, située sur le golfe de la Thaïlande, où nous croisons quelques zombies à bord du ferry, sortis tout droit d'une des fameuses "Full Moon Party" de Kophangna qui attire des milliers de ravers des 4 coins du globe. Pot belge assuré !!!

Notre périple se poursuit ensuite au travers du parc national de Kao Sok où règne une formidable forêt primaire datant de 160 millions d'années (plus ancienne que l'Amazonie et les forêts d'Afrique Centrale). Petites routes vallonnées où il fait bon se balader en vélo et admirer les splendeurs que la nature nous livre. Nous y faisons étape un soir et passons la nuit dans un charmant petit bungalow au milieu de la jungle et entouré de falaises. Le surlendemain, nous accostons chez Jean-Michel, dans un cadre enchanteur de plages immaculées, bordées de cocotiers. Véritable havre de paix où règne calme et repos. Nous logeons dans un somptueux et spacieux bungalow traditionnel décoré avec beaucoup de goût, au bord de la plage et de la piscine, à l'ombre des cocotiers (sous lesquels cependant il ne fait pas bon rester, au risque de recevoir une noix de coco sur la tête. Vincent en a évité une ! Quel imprudent, il avait ôté son casque de vélo !). L'endroit fut ravagé il y a moins d'un an par le tsunami alors qu'il était ouvert depuis seulement 2 jours... Mais grâce à la ténacité et au courage de Jean-Michel et Max (son associé), nous sommes seuls loin des flux touristiques, canalisés par les tours-operators vers Phuket ou Ko Samui. Dans 8 jours, nous serons en Indonésie, le rêve se poursuit...

Voyager en vélo nous est désormais devenu familier et fait partie de notre quotidien, cela nous a ouvert de nombreuses portes et facilité les contacts le long de la route, on ne se sent plus capable de voyager différemment. Les sourires des enfants, leurs encouragements ainsi que l'admiration dans le regards des vieux au bord des routes en sont les principaux témoignages, l'intérêt et la curiosité que les gens nous portent nous guident sur notre parcours. Au cours des rencontres, on a pu constater à plusieurs reprises que les habitants de cette partie de la planète avaient remarqué plus qu'ailleurs les changements climatiques et les caprices incessants et imprévisibles de la nature. A l'image de la Thaïlande qui s'engouffre dans l'écueil américain, c'est l'ensemble du globe qui reste incapable de modifier ses comportements face à la consommation des énergies, nous le savons tous et nous continuons, il est déjà sûrement trop tard, nous le verrons demain.

Merci encore à Laurent qui nous a accueilli avec une grande gentillesse, nous a facilité la visite de Bangkok et nous a fait découvrir la culture et les moeurs thaïlandaises. Merci également à Jean-Michel et Max pour les quelques jours passés en leur compagnie dans cette petite île paradisiaque. Nous vous souhaitons bon courage et bonne chance.

Bangkok :
La concurrence est partout, même au fin fond du Sud-Est de la Thaïlande (Géodis) Arrivée à Bangkok Turk turk by night !
Bangkok depuis la rivière Choo Praya
Visite de Wat Lo fondé au XVIe siècle,

et représentant le plus vieux temple et

le plus grand monastère de Thaïlande

Visite de Wat Phra Keo, sanctuaire érigé en 1784 par Rama Ier pour accueillir le célèbre Buddha d'émeraude (interdit de photographier)
Vue nocturne de Bangkok depuis la Tour (la plus haute de Thaïlande)
Chez Laurent Le shy train Maintenance des vélos après plus de 3000 km
Magali, prête pour le prochain contre-la-montre Départ pour le Sud

Sud de la Thaïlande :

Les marchés flottants
Rencontre avec un varan La route vers Surathanni Nouvel arrêt au stand pour nos montures
L'île de Ho Tao
Fête bouddhiste à Surathanni
Forêt d'hévéa (arbre à caoutchouc) Etape dans le parc national de Kao Sok

Séjour chez Jean-Michel et Max :

Raily Beach :

Tiger Temple :

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